Je suis tombé sur une photo, et le débat qui s'en suit est instructif. Même des gens instruits, posés et "intelligents" croient en de belles merdes. (en rouge, la phrase qui explique la mienne)
La photo : 13 décembre 2009. Des militants du Parti islamique somalien Hizbul Islam extirpent le corps ensanglanté de Mohamed Ibrahim, 48 ans, après l’avoir lapidé à mort.
Mohamed Ibrahim a été condamné à mort par le tribunal islamique pour infidélité. [Reuters/Strunger.]
La religion et des hommes…
Le débat : Eric : Pas de bol, le Christ était coincé dans le RER… En finir avec les reigions. On ne vivra hélas pas assez vieux pour voir ça.
la mouche du coche : C’est évidemment de la faute de la religion. Jamais Staline n’aurait oser faire cela.
pikipoki : Bonjour, La mouche du coche voit probablement juste. Si ce n’était la religion, il est possible que ce serait autre chose qui serve d’alibi à cette forme de violence. La religion, ici, c’est une posture, une position par laquelle on recherche à légitimer la violence. Ce pourrait fort bien être autre chose. Dis autrement la religion n’est pas la cause de la violence mais seulement ce qui permet aux actes violents de recevoir le masque d’une certaine acceptabilité. Ce n’est donc sans doute pas la religion qui doit être pointée du doigt, mais autre chose. (mais quoi bon sang? hin, quoi? ^^)
franCk : Je comprend le commentaire de La Mouche (même si il trolle un peu et si Staline c’est mieux car on en a vu la fin…) car religion ou pas, la connerie humaine est sans limite, et les lapidations continueront malheureusement quand même quand on aura pendu le dernier aristocrate avec les tripes du dernier curé… Et probablement à l’heure actuelle les lapideurs en puissance (si si il y a des gens qui kiffent de faire souffrir les autres, cf Pasolini et Salo ou les 120 jours de Sodome) seront plus souvent religieux (si la religion justifie la lapidation, bien sûr), les cons qui aiment la baston feront plus souvent partie des supporters de foot (car le foot tolère la baston)… et que les mouches restent près des coches :-)
Koz : Non, pas “la religion”, Laurent. L’amalgame est trop facile, je ne comprends pas que tu tombes dedans.
En l’occurrence, ce n’est pas “la religion”, ce sont (i) des musulmans (ii) fanatiques.
Quant à la religion chrétienne, la seule fois où la lapidation est évoquée, c’est lorsque le Christ répond que “celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre”.
vanch' : @KOz : effectivement c’est bien connu, la religion chrétienne n’a jamais, JAMAIS, utiliser la violence.
pikipoki : Vanch, Si je peux m’immiscer, il me semble que vous faites un raccourci d’expression qui aboutit à une erreur de raisonnement. Car la religion chrétienne … n’a en effet jamais utilisé la violence. En revanche, ce qui est bien arrivé c’est que des gens qui se prévalent ou se prévalaient d’être chrétiens ont eux utilisé la violence, parfois en la justifiant au nom de leur religion. Mais ce n’est pas la même chose.
Le fait que la regligion soit utilisée par certains comme alibi à leur violence ne dit rien sur la faculté qu’ils auraient à s’extraire de cette violence si cet alibi n’existait pas.
Que je précise un peu mon idée, par rapport à mon premier commentaire. L’essentiel pour moi ne tient pas à l’utilisation de la religion, mais à l’utilisation du langage. Qui peut utiliser la religion ou toute autre justification argumentée pour se donner un alibi (à ce titre l’exemple de la mouche du coche n’était pas tout à fait idiote puisque les révolutionnaires communistes justifiaient également la violence au nom d’une idéologie non pas religieuse mais politique - aujourd’hui les menaces qu’ils profèrent envers les patrons en témoignent encore).
Ceci étant je crois qu’il y a quelque chose de spécifique à la religion, qui vient du contenu que les personnes y mettent. Pour certains elle est constitutive d’une part importante de leur identité (en tant que personnes et en tant que membres d’un groupe qui s’est donné des signes de reconnaissance). Ce point me paraît très structurant dans le mécanisme de violence qui peut s’ensuivre. Une identité forte ce sont des marqueurs d’identité forts, c’est autant d’inflexibilité, de mécanismes mis en place pour la défendre ou pour assurer son hégémonie, etc. La violence vient juste ensuite.
la mouche du coche : Le plus vertigineux dans toutes ces conversations est que les assassinats par milliers, que dis-je par millions perpétrés par les régimes athée du XXème siècle n’ont pas entamé d’un pouce notre profonde conviction que les religions sont criminelles par nature, et que nous sommes hautement civilisés. Les images de camps de concentration jusqu’en Chine, les murs de cranes cambodgiens ne nous déstabilisent pas une seconde. Nous sommes tous complètement conditionnés en pensant tous avoir des pensées intelligentes et personnelles. Et humanistes.
Pourvu que mes enfants ne soient pas comme nous. Je n’estimerais que celui qui me crache à la figure.
krysalia : “Car la religion chrétienne … n’a en effet jamais utilisé la violence”
En plus de ce qu’a dit Karl, j’ajouterais l’Inquisition. A moins que les buchers ne soient des réprimandes débonnaires et les tortures de douces caresses…