Allez! J'ai pas posté sur le sujet depuis le début de l'affaire mais là ça devient vraiment drole et ça pourrait donner quelque chose de grandiose.
Le pasteur Terry Jones, à l'origine du projet de brûler des exemplaires du Coran le 11 septembre.
"Le 11 septembre 2010, nous allons brûler des exemplaires du Coran pour alerter le monde. Ce n'est ni un acte d'amour ou de haine. Mais nous voyons l'islam comme un danger". Cet appel est tiré du site du Dove world outreach center (Centre colombe pour aider le monde), un groupe fondamentaliste chrétien basé en Floride. Bien qu'il soit difficile de prévoir si cette manifestation sera ou non un succès, elle suscite déjà de nombreuses protestations.
Ce projet est "source d'inquiétude" et "place nos troupes en danger", a déclaré mardi la Maison Blanche, appuyant les craintes soulevées par le général David Petraeus, commandant des forces internationales en Afghanistan. "Je suis très inquiet des répercussions possibles", a déclaré le haut gradé, qui a estimé que cela servirait la propagande des talibans en Afghanistan et renforcerait le sentiment anti-américain dans le monde musulman. Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, craint lui des "conséquences néfastes sur la sécurité de nos troupes".
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a déclaré lors d'un dîner de rupture du jeûne organisé au département d'Etat : "Je suis encouragée par la condamnation claire et sans équivoque de ce geste irrespectueux, qui est venue des chefs américains de toutes les religions (...) ainsi que des dirigeants américains laïques et des leaders d'opinion."
LE PASTEUR "RÉSOLU" À MENER À BIEN SON PROJET
Le pasteur de l'Eglise en question, Terry Jones, a assuré sur la chaîne CNN que les "paroles du général [Petraeus] étaient prises très au sérieux", mais qu'il était "fermement résolu" à mener le projet à bien. "Nous réalisons que cet acte pourrait en effet offenser (...) les musulmans, a-t-il ajouté. Mais nous estimons que le message que nous essayons de faire passer est bien plus important que le fait que des gens soient offensés. Nous croyons qu'on ne peut pas reculer devant les dangers de l'islam". Ce thème était au centre d'un ouvrage écrit par ce pasteur, Islam is of the devil (L'Islam appartient au mal).
Dans la ville de Gainesville, en Floride, où doit se tenir la manifestation, plusieurs groupes tentent de s'opposer à la mise à feu d'exemplaires du Coran. Pas moins d'une douzaine de contre-évènements sont prévus, d'une grande prière œcuménique à un défilé dans les rues de la ville.
"Terry Jones ne représente que trente personnes dans cette ville", soupire le pasteur Larry Reimer, cité par le New York Times. "Il faut faire comprendre au reste du monde qu'il ne représente pas la chrétienté." Larry Reimer rapporte également des témoignages de chrétiens vivant en Indonésie et en Afghanistan, craignant pour leur sécurité si Terry Jones allait jusqu'au bout de son projet.
CLIMAT D'ISLAMOPHOBIE
Cette crainte semble fondée, eu égard aux réactions de certains pays à majorité musulmane. L'Iran a ainsi conseillé "aux pays occidentaux d'empêcher l'exploitation de la liberté d'expression pour insulter les livres saints" au risque de provoquer des réactions "incontrôlables". En Indonésie, une centaine de musulmans radicaux avaient déjà manifesté fin août devant l'ambassade des Etats-Unis à Djakarta et menacé de déclencher une guerre sainte si le Dove world outreach center persistait. A Kaboul, un mannequin à l'effigie de Terry Jones a été brûlé devant l'ambassade américaine en Afghanistan.
Des Afghans brûle un mannequin à l'effigie du pasteur Terry Jones
L'initiative controversée du pasteur Terry Jones illustre le climat d'islamophobie qui semble s'être emparé d'une partie des Etats-Unis depuis plusieurs mois. Alors qu'à New York, le projet de construction d'un centre islamique près de Ground Zero déchaîne les passions, les musulmans américains craignent pour leur sécurité à l'approche de l'Aïd-el-Fitr, la fête célébrant la fin du ramadan : cette dernière devrait se dérouler aux alentours du 11 septembre, laissant place à de nombreux amalgames.